Histoire de la communauté LGBT à Ottawa : le cas du « réseau du vice »
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Le 3 mars 1975, Michel Gravel a été appréhendé pour avoir mené deux agences de mannequinat spécialisé en hommes nus qui servaient de façade à un service de prostitution. Il aurait été appuyé par la mafia et se serait adressé à la police pour obtenir leur aide, chose qui a finalement mené à son arrestation.
17 des 18 clients des agences ont été arrêtés entre le 4 et le 20 mars 1975, et leurs noms, âges, adresses et professions ont été communiqués aux médias en rapport avec l’affaire — publier dans l’Ottawa Citizen et l’Ottawa Journal parmi d’autres journaux et stations de radio nationales — qu’ils qualifient en toute impunité de « réseau du vice homosexuel » ou de « réseau de traite des blancs ».
Warren Zufelt, l’un des clients, appelle le service de soutien Télégai en détresse, prévenant que si son nom se retrouve dans la presse, il se suicidera. Un jour plus tard, le 18 mars, son nom est divulgué et il saute de la fenêtre de son appartement pour se suicider.
Le 20 mars 1975, l’organisme Gais de l’Outaouais (GO) organisa une manifestation pour protester contre la diffusion des renseignements personnels de ces personnes par le Service de police d’Ottawa et l’Ottawa Journal, les mettant directement en cause dans la mort de Zufelt. Gravel plaide coupable et est condamné à une peine de prison deux ans, moins un jour.
Bien qu’aucun des clients masculins arrêtés n’eût à purger une peine de prison ou à payer une contravention, neuf personnes ont changé d’emploi, ont été licenciées ou ont été suspendues de leur travail, et huit ont dû recevoir des soins psychiatriques en raison du flot de courrier et d’appels haineux à leur égard. Le GO crée donc un fonds de défense pour aider les accusés à payer leurs frais de justice.
Ron Dayman de GO dépose une plainte auprès du Conseil de presse de l’Ontario contre l’Ottawa Citizen pour ses reportages à sensation. Dayman et Charlie Hill rencontrent Lorry Greenberg, alors maire, pour demander une enquête sur la façon dont la police a traité l’affaire.
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